- OSH in general
- OSH Management and organisation
- Prevention and control strategies
- Dangerous substances (chemical and biological)
- Biological agents
- Carcinogenic, mutagenic, reprotoxic (CMR) substances
- Chemical agents
- Dust and aerosols
- Endocrine Disrupting Chemicals
- Indoor air quality
- Irritants and allergens
- Nanomaterials
- Occupational exposure limit values
- Packaging and labeling
- Process-generated contaminants
- Risk management for dangerous substances
- Vulnerable groups
- Physical agents
- Ergonomics
- Safety
- Psychosocial issues
- Health
- Sectors and occupations
- Groups at risk
Introduction
La prévention des risques est un enjeu majeur pour améliorer la sécurité et la santé des travailleurs du BTP. En période écono¬mique difficile, elle est généralement perçue comme un coût net pour l’entreprise. Pourtant, à l’OPPBTP, mais aussi au sein de nombreuses entreprises volontaristes que nous accompagnons dans leurs démarches, le sentiment que la prévention est, au contraire, un facteur de performance économique existe. Notre proximité avec le terrain, grâce à nos 180 conseillers qui côtoient et accompagnent plus de 8 000 entreprises chaque année, nous donne la possibilité d’aller vérifier concrètement ce qu’il en est. Par un travail minutieux et qui s’est appuyé sur des analyses chiffrées et validées par les entreprises rencon¬trées, une équipe de l’OPPBTP a constitué un premier recueil de 101 cas d’actions de prévention, qui a fait l’objet d’un ouvrage publié en 2013. Cet échantillon a été augmenté en 2014 d’en-viron 80 nouveaux cas recueillis auprès des entreprises par un groupe de conseillers en prévention de toutes nos agences. Les résultats sont venus affiner et confirmer les principaux ensei¬gnements initiaux. S’il faut se garder de toute extrapolation mathématique, les résultats d’ensemble sont convaincants : oui, faire de la préven¬tion contribue le plus souvent à améliorer la performance écono¬mique de l’entreprise ! Les chiffres de l’étude l’attestent. La prévention ne doit pas être vue sous le seul aspect écono-mique, car ce n’est évidemment pas son rôle ni son ambition. Elle ne doit pas non plus être considérée comme un frein à la compétitivité des entreprises. Ce travail par l’exemple est là pour en témoigner. La prévention des risques professionnels est une nécessité absolue dans le BTP où le danger est présent quotidiennement du fait de la dimension physique de ses métiers. Préserver la santé et la sécurité des femmes et des hommes de nos chantiers est tout d’abord une exigence éthique et sociale. C’est aussi une exigence réglementaire forte, les pouvoirs publics veillant à fixer un cadre strict et complet dans le Code du travail en raison des risques importants. Category:Les stratégies de prévention et de contrôle
En quoi la performance économique peut-elle devenir un argument pour la prévention ?
Mais, dans de très nombreuses entreprises du BTP, dirigeants et salariés considèrent que la prévention représente un coût net pour l’entreprise. Comment, face à cet a priori, les convaincre d’agir en ce domaine au-delà des aspects réglementaires ou éthiques? Si la prévention est perçue comme opposée à la rentabilité, elle est fragile dans le monde de l’entreprise où la contrainte écono¬mique est incontournable. Il est donc important d’étudier le lien entre prévention et performance économique de l’entreprise
La démarche de l’OPPBTP
Les arguments économiques traditionnellement mis en avant au bénéfice de la prévention sont presque exclusivement axés sur les coûts : les coûts évités sur les accidents potentiels et les coûts réduits, sur l’absentéisme, par exemple. Ces arguments ne sont pas sans intérêt, qu’il s’agisse de la baisse des cotisations AT/MP (accident du travail/maladie professionnelle) ou d’actions visant à diminuer le nombre de salariés du BTP en arrêt de travail, estimé en moyenne à plus de 35 000 par jour. Mais cette approche d’évitement du coût ne suffit pas à engager toutes les entreprises en prévention. L’OPPBTP a souhaité dépasser ce cadre en parlant de perfor¬mance économique et en étudiant aussi les facteurs écono¬miques positifs des actions de prévention. L’étude, lancée en 2010 dans le but de rechercher par l’exemple, dans les entreprises, l’existence d’un lien entre prévention et performance et d’en mesurer l’impact, a porté ses fruits. Fort de ce succès, l’OPPBTP a formé à la méthodologie plus de 20 conseillers en agence durant l’année 2013. La démarche d’évaluation économique des actions de prévention fait désor¬mais partie intégrante de la « boîte à outils » du conseiller pour analyser, comprendre, convaincre. Ainsi, en 2014, de nouveaux cas sont venus consolider l’échan-tillon initial et enrichir la base présente sur le site de l’OPPBTP,https://www.preventionbtp.fr Cette brochure reprend les données des 40 nouveaux cas validés à ce jour parmi les 80. Leur format de lecture a évolué : plus clair, plus détaillé et plus facile d’accès (choix par type, par métier, par risque). Cette base en constante évolution sera mise à jour au fil des nouveaux cas étudiés. Nous rappelons ici la méthode employée et les principaux ensei¬gnements tirés des résultats :
- chaque cas a été caractérisé selon l’entreprise (taille, métier...), le type d’action engagé (organisation, matériel, humain), le risque concerné ;
- un bilan économique par action a été établi, sur la base d’une analyse « avant/après » de tous les postes impactés par l’action. De même, un bilan prévention met en évidence et caractérise les résultats obtenus en matière de prévention (risque éliminé ou réduit).
La prévention est aussi un facteur de performance économique
Un bilan prévention exemplaire Dans un premier temps, nous nous attachons à qualifier les impacts en prévention des actions des cas étudiés. Ces impacts sont répertoriés selon quatre critères
- le niveau de prévention de sécurité physique, c’est-à-dire l’aptitude à prévenir un accident pouvant altérer l’aptitude physique d’un salarié
- le niveau de prévention santé, c’est-à-dire l’aptitude à prévenir l’altération de la santé d’un salarié ; il concerne des risques différés pouvant engendrer une maladie professionnelle
- le niveau de prévention de la pénibilité
- le niveau de développement personnel apporté à chaque salarié concerné.
Le bilan prévention des cas étudiés est excellent, avec une suppression ou une réduction forte du risque dans 80 % des cas. Cela s’explique par la qualité de l’échantillon et la volonté d’étudier des actions ayant un impact sur la prévention des risques avant de les considérer sous un aspect économique.
Un retour sur investissement sans équivoque
Dans la grande majorité des cas étudiés, nous avons pu mesurer l’impact économique effectif de l’action de prévention réalisée. Cet impact net s’est révélé positif dans plus de 90 % des cas. Lorsqu’il ne l’était pas, des gains étaient bel et bien générés mais ne couvraient qu’une partie des coûts. Afin de gommer les disparités de valeurs (les enjeux vont de 100 € à 600 000 €), nous avons choisi un indicateur relatif, le rendement : les gains sur les coûts. Les 101 premières actions étudiées avaient donné un rende-ment moyen de 2,19. Avec les nouveaux cas, cette valeur est confirmée puisque, en consolidant l’ensemble, on obtient cette fois encore un rendement global de 2,20 : pour 100 euros engagés dans une action de prévention, les gains économiques sont de 220 euros !
La prévention contribue à l’excellence opérationnelle
Les gains que nous avons observés sont situés sur des axes majeurs de l’excellence opérationnelle de l’entreprise :
La productivité : le travail en sécurité s’accompagne d’une plus grande efficacité des temps passés et compte pour plus de 70 % des gains observés.
Les achats : une utilisation plus maîtrisée des ressources permet d’enregistrer des gains sur ce poste clé à hauteur de 11 % des gains.
La qualité : 80 % des actions étudiées sont en relation avec des gains liés à la qualité, même si ceux-ci n’ont pas toujours pu être chiffrés.
La marge : ce nouveau panel de cas renforce notre première analyse ; 11 % des gains proviennent de la marge obtenue sur un développement du chiffre d’affaires lié à des activités connexes auxquelles ces actions ont donné naissance. Ces gains, les entreprises rencontrées les ont réaffectés au mieux de leur situation : pour recruter, pour investir, pour maintenir leur marge et leur compétitivité face à l’augmentation générale des coûts.
La prévention est à la portée de tous
La prévention est accessible : les nouvelles actions étudiées sont de nature moins coûteuse que celles de l’échan-tillon initial. Le coût moyen de l’action étudiée est en effet de 28 000 € contre 78 000 € dans l’échantillon initial. Même si l’inves-tissement par salarié de TPE est supérieur à celui d’un salarié de PME, le bilan par an et par salarié est plus important dans les TPE que dans ces mêmes PME, en moyenne de 1 210 € contre 280 €. Les TPE ont encore plus à y gagner : les TPE l’ont bien compris puisque, dans notre échantillon, ce sont elles qui béné¬ficient également d’un rendement de 3,11 contre 2,02 pour les entreprises de plus de 50 salariés. La trésorerie est ménagée : le payback moyen, qui traduit la vitesse à laquelle la dépense est couverte par les gains, reste stable à 1,5 an. Ce court délai permet d’engager des dépenses sans peser longtemps sur une trésorerie sensible en temps de crise.
Les gains: ils sont certes issus à 70 % de la productivité – dont il est parfois difficile de garantir ensuite l’utilisation intégrale –, mais les 30 % autres permettent de couvrir les 2/3 des dépenses de prévention.
Si la raison d’être de la prévention est d’agir sur les risques, sa mise en œuvre se fait aussi au bénéfice économique de l’entreprise.
Les nouveaux cas étudiés en 2014 sont venus confirmer les résultats de l’échantillon initial (27 entreprises visitées par deux conseillers, 101 cas étudiés). Nous remarquons que les nouvelles valeurs consolidées à partir de l’ensemble des cas – initiaux et nouveaux – sont proches des précédentes. Cela conforte d’autant plus notre étude que les résultats obtenus proviennent d’un échantillon plus étendu (27 + 31 entreprises), réparti sur plusieurs régions de France, et d’une vision plus diversifiée, car le recueil des données a été réalisé par vingt conseillers et non plus deux. L’étude couvre ainsi plus large¬ment les métiers du BTP et les risques que rencontrent les femmes et les hommes de ces métiers. La base de données constituée par l’OPPBTP s’enrichit progressivement et illustre de façon significative le lien vertueux qui existe entre prévention et performance économique.
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